La police espagnole a indiqué avoir neutralisé la cellule de terroristes, d’origine marocaine, qui ont ensanglanté Barcelone et son agglomération, ayant échappé de justesse à un attentat d’envergure.
Les quatre terroristes de cette filière, encore en vie, responsables des attentats qui ont fait 15 morts en Catalogne ont comparu, avant-hier mardi, devant le tribunal de Madrid pour leur inculpation. Pour ce qui est de Younès Abouyaaqoub, marocain de 22 ans qui était le conducteur du véhicule ayant foncé sur la foule, à Barcelone, le 17 août dernier, il a été abattu par la police. Son frère, Houssaine, a, lui aussi, été abattu par les forces de l’ordre lors de la seconde attaque à Cambrils, survenue dans la soirée de cette journée macabre, tout comme Saïd Aalla, 18 ans. Ce dernier n’est autre que l’un des trois frères Aalla impliqués dans les attaques de Catalogne. Mohammed, l’aîné, a été arrêté, tandis que Youssef est toujours recherché.
L’Espagne qui a été épargnée par le terrorisme depuis l’attentat de la gare d’Atocha, à Madrid, en 2014, est à son tour frappée par des attentats revendiqués par Daesh, dans plusieurs pays européens, notamment la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Ces attentats à la voiture-bélier sont un nouveau mode opératoire de plus en plus fréquent dans les grandes villes européennes. Ces attaques terroristes seraient une forme nouvelle de terrorisme urbain qualifié «low cost», qui nécessite un minimum de moyens et de préparation. Il est souvent pratiqué par des individus isolés et auto-radicalisés, par le biais, de réseaux sociaux. Il est plus facile à perpétrer sans l’appui logistique de cellules dormantes et d’une organisation, daesh, en l’occurrence en déroute en Irak et en Syrie.
La double attaque qui a fait quinze morts à Barcelone et Cambrils porte à sept le nombre d’attentats à la voiture-bélier réussis sur le sol européen en 2017. Selon des experts européens, on retrouve ce mode opératoire dans un quart des vingt-huit attentats ayant fait des victimes, recensés depuis le début de l’année. Ces mêmes experts soulignent que l’utilisation des voitures-béliers par les terroristes se revendiquant de daesh, est la manifestation de la montée en puissance d’un terrorisme «low cost». Il est à la portée d’individus le plus souvent jeunes, isolés et auto-radicalisés. Ce type d’attentat devient courant parce que plus facile à perpétrer sans l’appui logistique d’une organisation terroriste structurée, capable de fournir des armes à feu, des explosifs et une formation à leur maniement. Mais dans le cas de Barcelone ce scénario n’est pas retenu après la mise a jour d’une cellule dormante avec a sa tête un Imam.
L’exemple le plus frappant du terrorisme «low cost» est l’attentat de Nice qui a provoqué un choc et poussé les spécialistes de la lutte anti-terroriste à revoir leur stratégie. D’autant que cette nouvelle forme de terrorisme, qui menace la plupart des pays européens jusqu’à la Russie, coïncide avec l’affaiblissement de daesh et la destruction de ces moyens et de ses têtes pensantes inspirateurs des grands attentats commis en Europe. Cette forme de terrorisme, contre laquelle il faut de nouveaux moyens de lutte et d’importants investissements pour sécuriser les grandes places et avenues des villes européennes, même s’il est généralement moins meurtrier que les attaques à l’explosif ou les fusillades à l’arme de guerre et cependant plus dangereux parce que imprévisible et difficile à détecter, ces auteurs n’étant souvent pas fichés.
Ce terrorisme «new look» est plus meurtrier qu’une autre forme de terrorisme à bas coût : les attaques à l’arme blanche de toutes sortes.
Ces formes nouvelles de terrorisme sont d’autant plus dangereuses que parfois elles inspirent des déséquilibrés ou des individus sans aucun lien avec le terrorisme, comme ce fut le cas de l’attaque au marteau contre des soldats français sur le parvis de la cathédrale Notre Dame à Paris ou d’une pizzeria dans la banlieue parisienne.
M. Bendib
Source : lecourrier-dalgerie
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